L'affaire Katherine Beaulieu
Katherine Beaulieu |
Le conducteur d’un camion qui la suivait
a tout juste eu le temps de freiner pour éviter lui-même la collision. Par la
suite, il s’est affairé à faire ralentir les autres véhicules qui arrivaient
derrière lui.
La conductrice de la voiture qui
a heurté de plein fouet celle de Katherine était toujours vivante. Irina
Mysliakovskaia, 35 ans, souffrait cependant de multiples fractures, surtout aux
jambes. Elle était fortement intoxiquée à l’alcool. De plus, la fatigue devait
également faire partie de l’équation puisqu’elle était parti de son lieu de
travail à Waswanipi pour rentrer directement à Sherbrooke. Elle se trouvait sur
son lit d’hôpital lors de sa mise en accusation par le juge Pierre Verrette.
Pendant ce temps, les témoignages de sympathie se multipliaient à l’endroit de
Katherine, qui était très appréciée dans son entourage.
En 2013, le procès a duré trois
semaines. La défense a plaidé la non-responsabilité criminelle pour cause de
troubles mentaux. L’accusée ne gardait aucun souvenir de l’accident. Après la
collision, elle a affirmé s’être senti déprimée, au point de consommer des
antidépresseurs. Le 31 mai 2013, Irina a été reconnue coupable. Le jury composé
de 11 jurés a mis plus de trois jours avant de se décider. En juillet 2013,
elle a reçu une sentence de 4 ans de prison, en plus de lui interdire de
conduire durant une période de 5 ans. Dans une lettre manuscrite envoyée à la
famille Beaulieu, Irina a écrit: “je ne me pardonne pas et ne me pardonnerai
jamais, car Katherine ne reviendra plus. J'admire votre famille, l’amour que
vous portez envers Katherine vous unit tellement. [...] Je voulais vous
demander le pardon de tout mon coeur.”
En mars 2015, Radio-Canada a
annoncé la remise en liberté d’Irina. Sur une peine de 50 mois de prison, elle
en aura finalement purgé qu’une douzaine. Lise Lebel, la mère de Katherine, a
milité pour la cause de sa fille durant quelques années. En 2017, elle a confié
qu’elle ne serait jamais satisfaite d’une quelconque sentence donnée à celle
qui sera toujours responsable de la mort de sa fille. Plus de 7 ans après le
drame, elle continuait de sensibiliser les jeunes sur les dangers de l’alcool
au volant. Lise a aussi pris le temps de souligner que le système offrait moins
de soutien pour la victime que pour la personne condamnée.
La fondation Katherine Beaulieu a
été dissoute en 2022. Lise Lebel aurait néanmoins présenté plus de 130
conférences dans les écoles secondaires de la province.
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