1801, 28 janvier - Alexis Lamarre
1801, 28 janvier – Alexis Lamarre
Meurtre par vengeance? – Par noyade
Québec, quai de la Reine – 1 SC
Non élucidé. Joseph Poiré, acquitté.
Les amis Alexis Lamarre et Joseph Poirée habitaient dans la même maison, dans le district de Québec. Au cours de l’automne 1800, Lamarre a confié à Poiré une certaine quantité de morue destinée à la vente. Après avoir vendu le poisson, ce dernier s’est servi de l’argent pour acheter du tabac. C’est ce qui a créé une dispute entre les deux hommes. La première altercation aurait eu lieu le 12 décembre 1800. En plus d’échanger des coups, Poiré aurait lancé : « mon sacré gueux, tu ne mourras jamais d’autre main que de la mienne. » Le 14 janvier 1801, au cours d’un autre affrontement, Lamarre s’est servi d’un bâton pour frapper Poiré. Ce dernier aurait alors commencé à se comporter docilement, comme si leur amitié avait soudainement retrouvé ses couleurs d’autrefois.
Le 28 janvier, c’est à bord du même canot que Poiré et Lamarre débarquaient à Québec. Le premier geste de Poiré a été de visiter le quai de la Reine. Au cours de la matinée, on les a vu ensemble en différents endroits. Un peu avant midi, dans la rue Saint-Pierre, près de chez McCullum, Poiré était en train de bavarder avec le passager Baron au moment de dire à Lamarre : « Lamarre, viens ici, je veux te parler. » Lamarre s’est approché pour le suivre jusqu’à la maison de McKenzie, près du quai de la Reine. La dernière fois qu’on les a vus ensemble, Lamarre et Poiré se tenaient au bord du quai, tout près de l’eau. Le temps d’entrer chez lui pour prendre une brassée de bois, Nicolas Lemage a été averti par un ami du fait que Lamarre venait de tomber à l’eau. Michel Campagnard, un autre témoin, aurait vu de ses yeux Poiré mettre ses mains sur les épaules de Lamarre pour le pousser dans les eaux glaciales du fleuve. Campagnard a aussitôt couru dans cette direction, où il a eu le temps de voir Poiré remonter au bord du quai et passer « par-dessous le porche vers le Cul-de-Sac. » Quant à lui, Lemage est arrivé au bord du quai seulement pour voir Lamarre disparaître sous l’eau.
Arrêté dans le faubourg Saint-Jean, Poiré a admis s’être retrouvé sur le quai avec Lamarre mais il a aussi affirmé que ce dernier s’était noyé lui-même. Le procès de Joseph Poiré s’est ouvert le 28 mars 1801 devant les juges Williams et De Bonne. Les jurés ont délibéré durant deux heures avant de rendre un verdict d’acquittement.
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